- KLAGENFURT
- KLAGENFURTKLAGENFURLe bassin de Klagenfurt (Klagenfurter Becken) est l’une des régions les plus originales des Alpes autrichiennes. Cette vaste cuvette (750 km2), d’origine tectonique, était déjà déprimée au Tertiaire. Son fond n’est pourtant pas une plaine, car les rivières, venant de l’ouest et du nord, ont dû se creuser des vallées à travers les abondants dépôts alluviaux de la période glaciaire, qui barrent plusieurs grands lacs. C’est un paysage de collines boisées de chênes, de prairies humides, propices à l’élevage, et de sols très fertiles sur les nappes morainiques, couvertes de limon. L’agriculture est favorisée par des étés très chauds et par le fœhn du Sud (Jauk), qui abrègent les hivers de ce climat excessivement continental. Le bassin est une terre de céréales et de vergers, surtout dans ses bordures est (Jaunfeld) et nord (Zollfeld). L’originalité ethnique n’est pas moins marquée. La basse Carinthie demeure, en effet, une zone de mélange entre Slaves et Germains qui ont submergé des populations autochtones, partiellement romanisées. La différence ethnique se lit dans l’habitat rural. Aux villages allemands, avec leurs maisons groupées et leurs bâtiments disposés autour d’une cour centrale fermée, s’opposent les petites fermes slovènes, éparses, au toit pointu couvert de lamelles de bois. La juxtaposition des Slaves et des Germains a multiplié les établissements humains. Le bassin de Klagenfurt est densément occupé. Les anciennes ressources minières des montagnes du pourtour, le bois, la houille blanche ont enraciné une vocation industrielle qui, avec l’appoint du tourisme, a été favorable à la vie urbaine. Il y a bon nombre de gros marchés ruraux et de petites villes manufacturières, de 2 000 à 5 000 âmes: Ferlach, Eberndorf, Völkermarkt, Traibach, Sankt Veit an der Glan (12 000 hab. en 1991). Mais la région de Klagenfurt est aussi le grand point d’éclatement des communications, vers le Tyrol méridional, par la Drave; vers la Slovénie et Trieste; vers Vienne, par la Styrie et le Semmering. Cette fonction de plaque tournante ferroviaire de l’Autriche explique l’activité de Villach (55 000 hab. en 1993: industrie du bois, machines-outils, chimie, brasseries, agroalimentaire).Klagenfurt (slovène: Celovec) est la plus grande ville du sud de la République fédérale. Elle naît, au confluent de l’émissaire du lac de Wörther et du Glan, au pied de la butte du Kalvarienberg (508 m), dans un site d’oppidum et de pont (Furt der Klagen: pont des Lamentations), comme un bastion avancé du germanisme en face des Slaves. La vieille ville, dont les boulevards ont remplacé les remparts, se développe, après 1518, lorsqu’elle devient la capitale de la Carinthie des Habsbourg. Elle s’embellit de monuments de la Renaissance et s’agrandit de quartiers neufs, aux rues rectilignes, se coupant à angle droit. Place forte souvent assiégée, elle voit son rôle de marché et d’intermédiaire entre le monde alpin et l’Italie se renforcer, au XVIIe siècle, lorsque la route du Loibl Pass l’unit à la Carniole. L’ère ferroviaire stimule cette fonction, avec le percement, en 1908, du tunnel ferroviaire des Karawanken, qui ouvre une voie directe vers Trieste. Les amputations territoriales de 1918 et sa position marginale, dans une région frontière, amènent un ralentissement après la Seconde Guerre mondiale, mais la reprise est rapide. Klagenfurt, chef-lieu politique du Land de Carinthie, en reflète bien les occupations industrielles, avec ses fabriques de meubles, de produits chimiques, son industrie agroalimentaire et ses ateliers de mécanique et d’appareillage électrique. Klagenfurt comptait près de 90 000 habitants au début des années 1990.Klagenfurtv. d'Autriche; 89 500 hab.; cap. de la Carinthie. Université. Centre commercial et industriel.
Encyclopédie Universelle. 2012.